Interview Knack – Dewinter : « Nous sommes plus chrétiens que le CD&V »

La couverture du N°4/2009 du grand hebdomadaire flamand Knack affichait un excellent portrait de Filip Dewinter avec en légende :
‘Joel De Ceulaer les yeux dans les yeux avec Filip Dewinter « Nous sommes plus chrétiens que le CD&V » (démo-chrétiens)’. Aux pages 26 à 33, un long entretien, illustré de deux portraits et de quatre images d’une émission télévisée retentissante, où Filip Dewinter, grossièrement insulté, avait préféré quitter le plateau.

La première page de l’article est consacrée à un portrait de Filip Dewinter dans une position avantageuse avec la légende : Filip Dewinter, né à Bruges le 11 septembre 1962. Depuis 1987, député pour le Vlaams Blok, devenu par la suite Vlaams Belang. Auteur en 1992 du fameux Plan en 70 points, discriminateur et dans lequel il est plaidé pour le retour assisté des étrangers non-européens dans leur pays d’origine. Chef de groupe au Parlement flamand et au Conseil communal d’Anvers.
En bandeau en haut du texte : Homo politicus Filip Dewinter (Vlaams Belang) à propos de ses idées (car l’article s’inscrit dans une série intitulée ‘Homo politicus’ de neuf portraits consacrée à un des ténors de chaque parti flamand).

Il y a six ans, ils ont eu un accrochage au cours de l’émission dominicale ‘Le Septième Jour’. La semaine dernière, ils se sont retrouvés, les yeux dans les yeux. Cette fois, Filip Dewinter n’a pas quitté les lieux, il est resté de longues heures avec notre reporter. Ils ont parlé d’identité, de diversité et de l’essence du christianisme.

LE VLAAMS BELANG EST BIEN PLUS CHRETIEN QUE LE CD&V

Bien sûr que je me souviens, éclate de rire Filip Dewinter, ce fameux débat d’ouverture de l’émission Le Septième Jour, entre Dyab Abou Jahjah et moi, à la suite duquel vous deviez donner votre commentaire. J’avais en tout état de cause déjà trouvé cela problématique, car j’estime qu’un journaliste n’a pas à porter de jugement dans un débat. Le téléspectateur s’en chargera bien tout seul, sans avoir besoin d’un prêche moralisateur. Vous êtes alors, de manière flagrante, sorti du virage, en proclamant que, non seulement Abou Jahjah me surclassait intellectuellement, mais que le premier venu me surclassait intellectuellement, les doigts dans le nez et les mains liées derrière le dos (il rit). Je ne vois rien à redire qu’on m’attaque, mais cela doit alors se fonder sur des arguments.
Vous n’avez pas jugé bon d’attendre mes arguments.

F.D. (il rit) Oh, il ne faut pas vous excuser, bien que je me sois à l’époque senti offensé. C’est pourquoi j’avais demandé à Siegfried Bracke (qui faisait office de modérateur du débat) si je pouvais réagir, mais il ne l’a pas permis. J’ai alors pensé : OK, si c’est comme ça, il vaut mieux que je m’en aille. J’étais bien conscient que cela comportait un grand risque : celui qui s’en va, dans une émission en direct, déclare en réalité forfait. Il quitte le ring.

J’ai aussitôt pensé au Père Abraham, qui avait lui aussi quitté le plateau au milieu d’une interview avec Johan Anthierens.

F.D. Moi, je pensais à Pim Fortuyn, que je venais de voir faire la même chose au cours d’un débat à la télévision néerlandaise. Je trouvais qu’il avait bien fait de partir, que cela lui avait probablement conquis la sympathie du public. C’est pourquoi j’ai décidé de faire de même. Mon geste avait valeur de symbole. Je protestais hautement contre les médias, qui aujourd’hui encore s’appliquent à exclure et à diaboliser le Vlaams Blok. C’est de cela que je prétendais me plaindre et vous étiez pour moi la partie perdante de ma plainte. C’était avant tout un acte de résistance.

A la télévision flamande, peu après cet incident, une stratégie de normalisation a été définie par Bracke et par le journal télévisé. Du coup, votre parti a été traité comme un parti ordinaire.

F.D. C’est exact. On a alors jugé qu’on ne pouvait plus nous ignorer et qu’un boycott n’était plus journalistiquement justifiable. Il y a alors eu un certain nombre de conversations à ce sujet, notamment avec Siegfried Bracke.

S’agissait-il d’entretiens officiels sur la stratégie de normalisation ?

F.D. Non, c’étaient des conversations informelles, discrètes. Il y avait encore d’autres journalistes de la radio-télévision flamande qui étaient présents, mais je préfère ne pas donner des noms, pour ne pas compromettre ces personnes. Toutefois, ne vous méprenez pas : avec cette nouvelle stratégie, Siegfried Bracke ne voulait pas nous faire plaisir, bien entendu. Il croyait que nous ferions la culbute lorsqu’on nous laisserait la parole sur des sujets qui débordent de notre thème principal, la Flandre, les étrangers et la sécurité. Mais cela n’a pas fonctionné. Après que Bracke ait été contesté suite à un débat qu’il avait animé au début de 2005, la radio-télévision flamande a rechangé son fusil d’épaule : nous sommes à présent à nouveau dans une période de boycott.

Quelle approche préférez-vous ?

F.D. Je préfère, bien sûr, la normalisation.

Revenons-en au débat avec Abou Jahjah. Je trouvais ses arguments beaucoup plus forts que les vôtres, parce qu’il faisait intervenir l’égalité des droits. Vous disiez : Eigen volk eerst (Notre peuple d’abord). Il disait : Eigen volk ook (Notre peuple aussi).

F.D. Vous avez à la fois raison et tort. Abou Jahjah peut effectivement tenir ce discours, mais pas ici. Il doit parler ainsi au Moyen-Orient, au Liban, où est installé le groupe qu’il représente.

Comment cela ? Mais le groupe qu’il représentait est installé en Flandre.

F.D. Exact, et c’est là que réside la faute. Dans son pays natal, il peut dire ce qu’il pense et il a un rôle à jouer. Ce qu’il faisait ici n’a rien à voir avec une émancipation, mais tout avec le rameutement d’un certain groupe de populations contre notre civilisation, notre manière de vivre, nos normes et valeurs.

Il plaidait pour l’égalité des droits en matière d’enseignement, de logement, d’emploi. Ce plaidoyer est mené aujourd’hui par nombre de gens qui sont nés ici et qui comptent parmi la génération dite AEL (Ligue arabo-européenne)

F.D. Et qui a créé la génération AEL ? Tous les politiciens qui, durant des décennies, ont tenu le discours mou de l’intégration et qui récoltent à présent ce qu’ils ont semé. Abou Jahjah était le symbole de cette politique d’intégration ratée. C’est un faux demandeur d’asile, qui voulait importer l’intifada dans les rues d’Anvers. A cela nous devons répondre : Stop, cela ne marche pas ! Je reproche bien des choses à Abou Jahjah, mais j’en reproche encore bien plus aux Patrick Janssens (bourgmestre socialiste d’Anvers) et Paula Dhondt (CD&V). Ils ont installé l’idée que ce groupe d’allochtones peut résider ici sans avoir à s’adapter. On n’a jamais dit à ces gens là : c’est à prendre ou à laisser, s’adapter ou s’en retourner. On les a pampersé et chouchouté.

Ne trouvez-vous pas que les termes ‘pampersé’ et ‘chouchouté’ sont déplacés, quand les chiffres démontrent qu’il existe un important retard, par exemple sur le marché de l’emploi ?

F.D. Mais pas du tout, on les a mis dans l’ouate et discriminés positivement, avec des milliards de subsides, des milliers de projets et des éducateurs de rue. On aurait dû leur dire : faites un peu plus de votre mieux, achevez votre scolarité, ne continuez pas à tourner en vous lamentant et cessez d’utiliser le racisme comme l’alibi de votre échec. Au lieu de cela, on les a soigné et cajolés. C’est ainsi qu’ils se sont mis à penser : il ne peut quand même rien nous arriver et, si nous ne trouvons pas du travail, nous irons chômer. Au lieu d’être exagérément tolérants, nous devrions oser opter pour la confrontation. Nous ne devons plus nous cacher les problèmes et nous devons confronter les allochtones avec leurs propres déficiences.

Car des employeurs racistes, cela n’existe pas, bien entendu, nous le savons tous.

F.D. (il souffle) Oh oui, il y en a. Mais combien ? Un pourcent ? Deux ? Trois pourcents ? Nos gens pour la plupart ne sont pas racistes. Ils peuvent le devenir, du fait des circonstances, c’est vrai. Mais opter pour son propre peuple n’est pas du racisme, c’est opter pour son intérêt bien compris. C’est de l’autodéfense.

Votre fameux plan en 70 points de 1992 était intégralement orienté sur le retour collectif des immigrés. Qu’y a-t-il de changé depuis lors dans votre pensée ?

F.D. Dans ma pensée, il n’y a rien de changé, c’est la société qui a changé. Il y a entre temps presque deux décennies de passées. Et cela signifie qu’il y a un grand groupe de personnes qui se développe, de la deuxième ou troisième génération. Pour une grande partie d’entre eux, c’est une illusion de penser qu’ils retourneront encore jamais chez eux. La situation a évolué, mais hélas pas dans un sens positif, mais tant pis. Mais nos principes de base sont restés les mêmes.

Appliquez-vous cela à cette deuxième ou troisième génération qui est née ici ?

F.D. J’ai toujours pensé que c’est une question de s’adapter ou de retourner chez soi, de…

Attendez un peu : quelqu’un qui est né ici, où doit-il retourner ?  A la maternité ?

F.D. (il rit) Non non, ne caricaturez pas.

Mais qu’en est-il alors ?

F.D. Je pense que nous devons dire clairement ce que nous attendons de ces gens, et ce que nous n’en attendons pas. Mais cette clarté n’existe pas, au contraire. Le point de départ est simple : un arrêt de l’immigration, les portes fermées. Nous ne pouvons pas nous contenter d’éponger en laissant bravement le robinet continuer de déborder. Si les regroupement familiaux continuent de se pratiquer et le nombre d’illégaux continue d’augmenter, les procédures d’asile ne sont pas améliorées et le nombre des naturalisation continue de  progresser et les doubles nationalités ne sont pas supprimées, alors tous ces efforts sont inutiles.
Cela n’a alors aucun sens d’inviter à s’intégrer les gens qui sont ici. Dès lors, cette immigration de masse doit cesser. Et alors le vrai travail va pouvoir commencer.

OK, mais comment cela doit-il se faire concrètement ?

F.D. C’est tout simple. Pour commencer, nous supprimons la double nationalité. Nous faisons savoir à ces gens qu’il ne peut exister qu’une seule loyauté, la loyauté à notre communauté, à nos valeurs et à nos normes. Point deux : cela doit se trouver noir sur blanc dans une déclaration de loyauté, comme cela se pratique aux Etats-Unis d’Amérique.

Pardon ? Celui qui est né ici ne doit quand même rien signer. En tant que Belge, il a autant de droit que vous et moi.

F.D. Et autant de devoirs, mais de cela ils préfèrent ne pas parler.

Et qui donc préfère ne pas en parler ?

F.D. Une grande majorité des musulmans qui résident ici le dit, et de plus en plus clairement.

Mais une écrasante majorité des musulmans qui sont présents ici vit quand même très convenablement suivant les lois de ce pays ?

F.D. La grande majorité, oui. Mais cette majorité n’est absolument pas relevante, car ce n’est pas elle qui se charge de la besogne. Ce sont les extrémistes qui tiennent en main les rênes du mouvement islamique. Par-dessus le marché, nombre d’allochtones ne sont pas du tout incités à s’intégrer, parce qu’ils habitent dans des quartiers où il n’y a que des commerces marocains, avec en plus la mosquée et l’école coranique, dans une sorte de souk importé. Pourquoi devraient-ils s’intégrer ?

Savez-vous ce que je pense ?.Si vous étiez né en tant que Belge marocain, c’est vous qui mèneriez la politique d’émancipation et qui réclameriez l’égalité des droits.

F.D. Mais je ne suis pas né marocain. Je suis né flamand à Bruges. Mais envisageons une autre hypothèse : si j’émigrais au Maroc, je comprendrais que je dois m’adapter. Et je ne désire pas m’adapter. Aussi ne vais-je pas m’installer au Maroc.

Mais il ne s’agit pas de cela. Il s’agit du processus d’émancipation de la communauté allochtone, qui est aujourd’hui aussi nécessaire que l’a été au vingtième siècle celle des Flamands, celle des travailleurs et celle des femmes. Eux aussi ont dû réclamer l’égalité des droits.

F.D. Il y a une grande différence : nous jouons chez nous, sur notre terrain.

Celui qui est né ici comme Belge marocain joue aussi ici chez lui.

F.D. Cet étranger là ne joue pas ici chez lui. Cet étranger est notre hôte et il doit se comporter comme un hôte. Il y a peut-être des hôtes qui restent ici un peu plus longtemps, mais ils restent des hôtes.

Celui qui est né ici n’est pas un hôte. C’est ici aussi bien son pays que le vôtre.

F.D. Je juge encore toujours qu’un chat qui est né dans une poissonnerie n’est pas pour autant un poisson, pour s’exprimer de manière imagée. Il faudra peut-être plusieurs générations avant qu’il soit complètement assimilé. Mais c’est bien là en fin de compte ce qui est recherché : devenir un Flamand parmi les Flamands. Mais alors nous devons de notre côté faire également l’effort de lui rendre la chose bien claire. Et cela, nous ne le faisons pas.

Ne devons-nous pas surtout faire l’effort d’évacuer toute discrimination ? Imaginez que vous seriez né à Anvers de parents marocains-belges…

F.D. (il soupire) Nous y voilà revenus.

Vous subissez alors dès votre naissance un retard.

F.D. Je pense au contraire que je bénéficie d’un privilège lorsque je naît comme Marocain à Anvers. Il y a du même coup une bande d’éducateurs de rue qui sont là pour m’assister personnellement. Je peux compter sur une discrimination positive. Il y a un bourgmestre qui ne songe qu’à me pamperser. Je baigne pour le reste de mon existence.

C’est de la foutaise, et vous le savez.

F.D. Ces gens ne sont pas les victimes de notre société prétendument raciste. Un point c’est tout.

Et comment décidez-vous si quelqu’un est devenu un Flamand parmi les Flamands ?

F.D. Je crois qu’à un moment donné, il faut, de toute façon, un test d’assimilation, pour autant que cela vaille quelque chose.

Et celui qui ne réussit pas le test ?

F.D. Et bien les gens qui ne partagent pas nos valeurs, qui trouvent que notre société est décadente, ont outre le droit à la liberté d’expression et le droit de manifester, également le droit de retourner à l’endroit d’où ils viennent.

Et celui qui est né ici ?

F.D. Laissez-moi vous dire : lorsque vous êtes né ici et que le régime ne vous plait pas, vous pouvez toujours changer ce pays contre un autre où votre conception du monde est bien reçue : l’Iran, l’Afghanistan, l’Egypte… (Dur) Car il ne faudrait pas vous tromper sur ce point : l’islam est religion conquérante. Il y a aujourd’hui déjà trente millions de musulmans dans l’Union européenne. L’islam est un coucou qui pond ses œufs dans le nid européen et nous sommes occupés à les couver. Donnez leur votre doigt et ils prennent votre main et laissez leur votre main et il prennent votre bras. Que font des organisations radicales comme l’AEL ? Pousser notre société à l’extrême, regarder jusqu’où ils peuvent aller trop loin : imposer la nourriture hallal dans les écoles, la natation séparée pour les femmes et, avant que vous ne le sachiez, introduire ici la sharia. A terme, cela signifie notre écroulement. Cela doit s’arrêter. Je ne suis pas d’accord avec toutes ces histoires sur la diversité, quoi que cela puisse d’ailleurs signifier vraiment, car ce n’est toujours pas bien clair pour moi.

C’est pourtant simple !

F.D. Ah vraiment (il se renverse sur son fauteuil). Et bien laissez-moi alors vous interviewer : qu’est-ce donc que c’est la diversité ?

Le phénomène le plus naturel au monde. La diversité se trouve partout. Au niveau d’un parti, la diversité règne pour ce qui est des tempéraments. Au niveau d’un parlement, elle règne dans les diverses tendances politiques. Au niveau de la société, la diversité règne entre les religions et les cultures.

F.D. Fort bien ! Et quelle en est la valeur ajoutée ? Que vous ayaez la mossibilité d’aller manger chinois ?

Rien à voir. La question n’est pas la valeur ajoutée. Elle est : comment allons-nous nous en accommoder ? Car il s’agit simplement d’une réalité.

F.D. En tant qu’homme politique, je ne suis pas là pour accepter des réalités, mais pour réaliser une vision d’avenir

Je pensais que vous ne croyiez pas dans la malléabilité de la société.

F.D. En effet, je n’y crois pas. Cette malléabilité, c’est le conte gauchiste de la multiculture, d’un modèle de société qui est introduit par force, contre la volonté du peuple, qui nous est enfourné dans le gosier. Cette malléabilité n’a rien à voir avec ce que nous proposons. Vous n’arriverez pas à faire tenir le monde sur sa tête. Nous tenons à conserver ce qui reste et vous n‘entendrez pas ma bouche dire que la diversité est l’avenir.

Quel autre avenir possible voyez-vous alors ?

F.D. Je milite pour une Europe identitaire, pour un particularisme européen plus fort et plus affirmé. Je veux placer la latte plus haut pour les personnes qui aspirent à partager notre destin, un point c’est tout. Je ne crois pas dans le melting pot. Tous ici devront partager nos valeurs.

Je connais bien ces partisans de la ligne unique. Mais que visez-vous concrètement ainsi. Dois-je moi aussi partager les valeurs de Filip Dewinter ?

F.D. (ricanant) Moi aussi, je connais les gens avec une ligne unique et je les ai déjà entendus des centaines de fois.

Mais que pouvons-nous avoir en commun vous et moi ?

F.D. Bien des choses ! Notre civilisation, nos libertés, notre façon de vivre… Le fait que nous parlions la même langue, que nous ayons un passé commun, même si votre image de l’avenir ne sera pas la mienne. (Tout bas) Je ne peux peut-être pas le dire tout haut, mais nous avons également en commun notre couleur de peau. Il y a plus de choses pour nous unir que nous ne le pensons et que sans doute nous ne le voulons. L’identité représente pour un peuple ce que le caractère représente pour une personne.

Dans vos 70 points, vous plaidez également pour des réseaux d’enseignement séparés, afin de préparer les enfants d’immigrés au retour.

F.D . C’est vrai, car je trouve que nous devons faire en sorte que ces gens conservent leur culture propre, avec comme seul objectif de les faire retourner dans leur pays d’origine. Je le savais déjà en 1992: si nous commençons à les intégrer, cela ne s’arrêtera plus et il ne repasseront plus jamais le pas, car nous leur auront enlevé l’envie de retourner dans leur pays.

Mais avez-vous seulement jamais cru vraiment dans ce retour collectif ?

F.D. Oui, il y a vingt ans. J’ai aujourd’hui perdu l’illusion, mais on n’a jamais déployé les efforts nécessaires pour la réaliser. Aujourd’hui encore, on ne fait aucun effort pour préparer ces gens à un retour éventuel et la possibilité d’un retour ne leur est même pas présentée.

Etes-vous encore toujours pour des écoles séparées ?

F.D. Pas comme par le passé. Mais j’estime quand même que, dans les écoles de concentration d’aujourd’hui, on doit pouvoir éventuellement introduire un programme adapté, qui soit spécifiquement orienté pour résoudre l’arriéré linguistique et scolaire. Mais c’est surtout le mouvement islamiste qui doit être démantelé. La reconnaissance et la subvention de l’islam doivent être supprimées. Les mosquées radicales doivent être fermées. Les semeurs de trouble doivent être expulsés. Avec les musulmans cultivés, qui comme nombre de chrétiens sécularisés ne sont plus profondément croyants, je n’ai pas de problèmes. Mais avec le petit groupe de, disons, vingt pourcents qui sont rabiquement islamistes, avec ceux là j’ai des problèmes. Nous devons faire comprendre à ces gens que l’islam ne convient pas dans notre société. Et que le voile doit hélas être retiré dans l’enseignement et dans la fonction publique.

Et dans la rue ?

F.D. Dans la rue on met ce qu’on veut. Cela m’agace quand je vois des voiles, mais ce n’est pas à moi de définir la manière dont les gens doivent s’habiller.

Vous êtes un rebelle.

F.D. (avec enthousiasme) Toujours été. A rebel with a cause.

Si vous étiez une musulmane, il est certain que vous porteriez un voile par esprit de rébellion.

F.D. (il rit) Vous voulez toujours me fourrer dans un rôle qui n’est pas le mien. Si ma mère avait quatre roues, je serais un tram. Je ne suis pas un acteur et je ne dois pas m’introduire dans un personnage. Je suis un homme politique et je dois défendre ceux que je représente.

Juste après la condamnation du Vlaams Blok, vous avez dit que chaque musulmane qui  porte un voile signe ainsi son contrat de retour.

F.D. C’était une boutade, bien sûr.

C’est vite dit. En fait, vous envoyiez un message : avec Dewinter, ce ne serait pas vrai.

F.D. Avec Dewinter, ce ne serait effectivement pas vrai non plus.

Mais vous veniez de dire que, sur la rue, on peut porter le voile. Donc, avec Dewinter, ce serait quand même vrai.

F.D. Je n’ai pas l’intention de mettre à mal un certain nombre de libertés fondamentales propres à l’Europe pour pouvoir repousser l’islam. A la différence de Geert Wilders, par exemple, lequel veut faire interdire le coran, je pense qu’il doit être possible de faire obstacle avec des moyens démocratiques à l’islam et à la poussée multiculturelle. J’estime simplement que chacun doit accepter les valeurs fondamentales de notre société.

Il y a encore pas mal de gens qui trouvent que votre parti ne satisfait pas aux valeurs fondamentales de notre société.

F.D. (sincèrement étonné) Vous trouvez ? Nous dressons-nous contre la démocratie ? Portons-nous atteinte à la liberté d’expression ? Menaçons-nous d’entrer dans Bruxelles avec nos tanks ?

Non, mais vous tenez un discours discriminant.

F.D. Qu’est-ce donc qui est discriminant ? C’est là la question. Défendre les intérêts de son peuple, ce n’est pas discriminant. Dire que les étrangers, qui n’ont pas notre nationalité, disposent de moins de droits que ceux qui sont belges, est-ce discriminant ? C’est mis en pratique dans un nombre croissant de pays européens. Nous ne sommes à aucun moment une menace pour l’état de droit.

Et pourtant une décision judiciaire déclare que durant des années vous avez systématiquement…

F.D. (geste de répulsion) Oh oui, ce jugement…

…prêché la haine et l’intolérance et le racisme.

F.D. Ce n’est pas vrai. C’est même le contraire. On peut nous être reconnaissant.

A présent, vous allez sans doute m’expliquer la théorie de la soupape.

F.D. Bien sûr, mais il s’agit d’une théorie parfaitement cohérente. Nous servons de soupape pour un bon nombre de malaises sociaux. Si le Vlaams Belang n’avait pas existé, vous auriez de réels problèmes. Une partie de la frustration et de la fureur se serait exprimée d’une manière moins démocratique. Je connais très bien les gens de ma base et je sais quelle énorme frustration ils peuvent parfois éprouver. Je les comprends, même si je ne les approuve pas pour autant. Je pense que nous avons été les meilleurs éducateurs de rue qui aient jamais existé, parce que nous avons fait comprendre à tous ces gens que la violence n’est pas une solution, que du racisme de bas étage n’est pas correct, que c’est par les urnes qu’ils peuvent le mieux exprimer leur colère, par la voie démocratique.

Votre anniversaire tombe le 11 septembre. Que pensez-vous du 11 septembre 2001 ?

F.D. Je ne prétendrai pas que je l’avais vu arriver, mais j’ai quand même pensé : Cela devait arriver. Et ce n’est pas encore fini. J’ai à ce sujet une vision très pessimiste de l’avenir. Il ne se présente pas bien. Je suis d’accord avec Willy Claes qui disait jadis que, après le communisme, c’est l’islam radical qui est notre nouvel ennemi. C’est ce qui est en train de se produire et cela peut, à terme, déboucher sur quelque chose de proche d’une guerre civile ethnique dans les rues de nos villes.

Pardon ?

F.D. Vous ne vous souvenez plus de ce qui s’est passé il y a trois ans en France ?

Je suis content que vous commenciez avec cela. En France, il y a eu durant des semaines des masses de voitures qui ont été incendiées, mais cela ne s’est pas communiqué à nos villes. Comment cela s’explique-t-il ?

F.D. Il y a quand même eu quelques gouttes de l’orage qui sont tombées chez nous, il y a eu aussi des voitures incendiées, non ?

Mais cela n’a pas dégénéré comme en France. Presque tout le monde s’accorde pour reconnaître que c’est à mettre au crédit de ces éducateurs de rue que vous détestez.

F.D. Mon Dieu, on peut peut-être bien tenir les choses en main avec les éducateurs de rue et parvenir à calmer un peu les esprits. Mais il faut voir les choses sur le long terme. La confrontation va avoir lieu. On n’arrive presque plus à la contenir.

C’est vous-même qui la suscitez.

F.D. Je ne suscite rien du tout. Je ne suis que le messager. J’avertis. Nous sommes de la génération qui n’a pas participé à la guerre et cela nous rend un peu naïfs. La gauche est certainement très naïve. L’islam mène pour le moment une guerre sans armes. Sans violence. Par la voie de la démographie. L’Europe est colonisée par la vertu des chiffres. Il ne faut pas considérer la chose sur quelques années, mais sur quelques décennies. C’est la peur des habitants autochtones des quartiers populaires, qui deviennent les étrangers de leur propre rue.

Vous vivez grâce à cette peur. C’est vous qui l’avez suscitée.

F.D. Non, non, cela ne marche pas comme ça. C’est le contraire. Nos adversaires font toujours comme si nous étions des représentants de commerce en peur et en haine. Mais nous ne sommes rien de tel. Nous exprimons seulement ce que vit l’homme de la rue. Je ne sais pas pourquoi mon parti est toujours associé avec la violence, la haine, la xénophobie et le racisme. La seule chose que je fais, c’est d’avertir sur l’islamisation qui est en marche, la multiculture et l’immigration-invasion.

Ne pensez-vous pas parfois : comme nous parlons aujourd’hui des musulmans, on a parlé des Juifs dans les années trente du siècle passé ?

F.D. (véhément) Mais non, cette comparaison ne ressemble à rien. On a visé les Juifs sur la base de caractéristiques qui n’existaient pas. On les a diabolisés. Je ne diabolise pas les musulmans pris individuellement. Je ne vise pas le musulman dans la rue. Je parle de la religion, de cette idéologie politique qui fait l’islam. C’est un débat qu’il faut mener. Sinon nous en serons pour notre peine. L’Occident et certainement l’Europe sont faibles et vulnérables. Notre talon d’Achille est ce multiculturalisme, cet antiracisme qui nous paralyse. C’est grâce à cela que l’islam a un jeu gagnant. Cela m’inquiète profondément. A cet égard, la communauté juive est plutôt une alliée qu’une ennemie.

Michael Freilich, le rédacteur en chef de ‘Joods actueel’ (Actualité juive) juge pourtant qu’il y a encore un long chemin à faire pour votre parti avant qu’il puisse compter sur la sympathie de la communauté juive.

F.D. J’ai l’impression que Freilich se laisse instrumentaliser au bénéfice d’un agenda politique. Je regrette qu’il risque de faire de nous un ennemi. La communauté juive fait partie de la civilisation européenne et ne peut certainement pas être traitée en ennemie. Israël est et reste pour moi une balise de la démocratie au Moyen-Orient, un avant-poste de l’Europe en territoire ennemi.

Vous avez par le passé cité le communiste italien Antonio Gramsci, dont vous avez retenu l’une et l’autre chose. Quoi précisément ?

F.D. Je ne suis qu’un amant de sang-froid (koele minnaar) d’Antonio Gramsci, précisément parce qu’il était communiste. Mais j’apprécie la méthode qu’il recommande. Il faut d’abord semer dans  les esprits avant de récolter politiquement. A cet égard, nous avons déjà rompu des centaines de fois le cordon sanitaire. Nous avons influencé les esprits de telle sorte que nos idées se sont introduites dans la société. Des groupes de personnes importants ont adopté nos idées et reprennent notre langage, souvent même sans en être conscient. Ils deviennent alors nos meilleurs propagandistes.
Saviez-vous au départ que vous alliez rencontrer un tel succès ?

F.D. Absolument pas. J’ai commencé comme militant et je n’ai jamais eu l’intention de faire une carrière politique. Je n’ai jamais non plus osé nourrir l’illusion que notre parti se trouverait un jour là où il se trouve. Lorsque j’ai été élu député en 1987, je croyais que nous aurions des difficultés à nous maintenir. Que nous pourrions être content avec une progression d’un petit pourcent. C’est à l’usage que j’ai pris conscience que nous étions le parti de l’avenir. Non seulement pour ce qui est de notre position à l’égard de la société multiculturelle, mais également pour ce qui est de notre position communautaire. Aujourd’hui, les Flamands sont pour la moitié partisans de l’indépendance de la Flandre. C’est déjà une victoire politique.

Etes-vous prêts à amorcer une défaite électorale ?

F.D. Nous devons prendre conscience que les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel. Aux élections flamandes précédentes, nous avons récolté 24%, mais nous avions subi le choc important du droit de vote des étrangers et du procès contre notre parti. Aujourd’hui, pour la première fois, nous avons une véritable concurrence sur notre droite. Je le regrette et j’aurais préféré réussir à former une alliance à droite. Nous avons manqué là une chance historique.

Comment allez-vous poursuivre avec votre parti. Vous êtes à la recherche d’une homogénéité.

F.D. Je crois que le passage de tensions que vous évoquez est entre temps derrière nous. Il y a à présent un nouvel équilibre dans notre parti, qui va nous permettre de faire dans les prochains mois ce en quoi nous sommes bons : mener campagne. C’est là que nous sommes sans concurrence : nous sommes les maîtres de la rue. Nous avons dès le premier jour déclaré que nous devions pouvoir progresser sans les canaux médiatiques classiques, sur le terrain, comme les socialistes l’ont fait il y a trente ou quarante ans. C’est la voie difficile, c’est la voie longue, c’est la voie dure, mais pour nous c’est la seule voie et elle nous a réussi.

Comment auriez-vous combattu le Vlaams Belang. Quelles chances vos adversaires ont-ils laissé passer ?

F.D. Ils auraient dû reconnaître les problèmes que nous soulevions, au lieu de les nier. Ils auraient dû nous prendre avec eux dans le bain. J’ajoute aussitôt que j’espère que nous aurions alors su résister à ces chants de sirènes. Mais si on avait tenté l’expérience, on nous aurait mis en difficulté.

Cela aurait été injustifiable sur le plan de l’éthique politique.

F.D. (il ricane) Accordez-moi le bénéfice du doute et laissez moi patauger cinq ans dans la pratique quotidienne.

Dieu nous en garde.

F.D. Pourquoi ? Nous sommes quand même en démocratie. Si notre gestion n’est pas bonne, nous serons sanctionnés aux élections suivantes.

Croyez-vous vraiment que vous viendrez au pouvoir ?

F.D. Plus vite que vous ne semblez le croire. Peut-être, qui sait, après les prochaines élections flamandes. Imaginez que nous ayons de bons résultats, que Jean-Marie Dedecker marche bien et que la N-VA atteigne le seuil électoral, pourquoi ne marcherions-nous pas la main dans la main ?

Voudriez-vous devenir ministre dans une telle coalition ?

F.D. Si mon parti participait à un gouvernement, j’aurais plutôt tendance à rester chef de groupe parlementaire, pour être une sorte de chien de garde, afin de tenir mes ministres à l’œil. Il n’y a qu’à Anvers que j’ambitionne de gouverner et que je veuille la mairie.

Estimez-vous toujours qu’un bourgmestre doive être élu au suffrage direct ?

F.D. Bien sûr. Cela aurait dû avoir lieu la dernière fois, car à Anvers nous avons presque atteint le point de basculement. A terme, un parti comme le mien rencontrera de plus en plus de difficultés dans les grandes villes, parce que nos électeurs quittent les villes et que les nouveaux arrivants allochtones ne votent pas pour nous.

S’il y avait eu des élections directes en 2006, vous auriez perdu, bien sûr, devant Patrick Janssens.

F.D. Ce n’est pas sûr et cela dépend de bien des choses. Avec des élections directes, les choses se seraient passées autrement. Cela aurait été difficile, j’en suis conscient. Certainement après les meurtres qu’a commis Hans Van Temsche. Sans eux, nous aurions approché les 40% à Anvers et nous aurions eu la majorité à Deurne, à Merksem,et à Hoboken.

Après les meurtres de Hans Van Temsche, avez-vous vraiment perdu le nord de la ville, comme certains le prétendent ?

F.D. Pour ma part, cela a été un terrible choc. Certainement parce qu’on m’en tenait pour co-responsable. Je n’avais pas pressé sur la détente, mais j’avais fourni les munitions. Cela m’a profondément commotionné. Je suis moi aussi un être de chair et de sang et j’ai moi aussi des enfants. Ce qui s’est passé était si inhumain, si insensé qu’on ne pouvait qu’être choqué. Mais après un temps je me suis redressé et je me suis dit : il faut continuer.

Avez-vous alors envisagé de quitter la politique ?

F.D. Non, cela jamais. Parce que je ne me suis jamais senti responsable. Il s’agissait de l’acte d’un homme chez qui les fusibles ont sauté. Son prétendu racisme est pour moi une sauce qu’il a rajoutée après coup pour vendre son acte monstrueux.

Pour conclure : votre parti a une chose en commun avec l’islam : un plaidoyer pour un ‘réarmement moral’. Sur la drogue, entre autres, sur l’avortement et sur l’euthanasie vous avez tous deux le même point de vue.

F.D. Dans ce domaine, l’islam a même une avance énorme sur nous. Il a un programme éthique qui est très cohérent, je ne peux pas le nier. Bien que cela ne soit pas propre à l’islam. C’est la caractéristique de la plupart des religions. Il y a également la solidarité au sein de l’islam que je ne retrouve plus dans notre société européenne : le fait qu’on ne trouve que peu de vieillards musulmans dans les homes, parce que leur famille les prend en charge : je trouve cela admirable. Nombre de ces valeurs, qui sont également chrétiennes, notre société  de consommation les a jetées par-dessus bord.

Vous-même n’êtes pas croyant, si j’ai bien compris ?

F.D. Non, j’ai été élevé comme catholique, mais je ne suis pas croyant. Bien que j’adhère à certains principes chrétiens.

Tels que ?

F.D. Je pense que l’essence du christianisme est la philanthropie. Mais cela n’est pas en contradiction avec ce que nous défendons. ‘Aime ton prochain comme toi-même’ prêche le christianisme. Et ce prochain, c’est la personne qui vous est la plus proche. Il n’y a aucun mal à opter d’abord pour sa famille et ensuite pour quelqu’un d’autre. D’abord pour ses amis et, ensuite, pour les gens qu’on ne connaît pas.

D’abord pour son peuple et ensuite pour les étrangers. C’est chrétien cela aussi.
Vous êtes à nouveau dans l’erreur. Un chrétien doit, selon sa foi, intervenir en premier lieu pour les plus faibles de la société. Par exemple, pour les gens sans papier.

F.D. (Il lève les yeux au ciel)

Les gens sans papier sont quand même aussi des hommes, n’est-ce pas ?

F.D. Bien sûr que ce sont aussi des hommes. Et quelle est alors notre réponse ? Devons-nous laisser pourrir ces hommes dans des quartiers-poubelles, où personne ne les voit ? Ou devons-nous faire en sorte qu’ils soient les meilleurs assistants au développement en les aidant à retourner dans leur pays d’origine ? Savez-vous qui sont les plus faibles dans cette société ? Ce sont les gens de mon peuple qui, à la fin du mois, n’arrivent pas à boucler leur budget avec leur petite pension, les gens qui ont perdu leur emploi, qui sont dans les difficultés. C’est pour eux que je me bats, plus que pour n’importe qui d’autre. Bien que nous ne soyons pas un parti confessionnel, nous sommes beaucoup plus chrétiens que le CD&V.

Il y a également des gens qui n’appartiennent pas à ‘votre propre peuple’ qui sont dans les difficultés.

F.D. Mais c’est avec les gens de mon propre peuple que je me sens le plus proche.
C’est avec eux que je suis d’abord solidaire. Je balaye la neige d’abord devant ma porte et, ensuite, devant celle des autres. Si chacun faisait de la sorte, le monde irait un peu mieux.

CINQ QUESTION RAPIDES
1. Quelle est votre devise ?
‘Vis dangereusement.’
2. Quel personnage historique auriez-vous voulu être ?
‘Michael Collins (1890-1922, homme politique irlandais et combattant de la liberté qui, au propre comme au figuré, est monté aux barricades pour une Irlande libre et indépendante).
3. Quels livres recommandez-vous ?
‘The Death of the West’ de Patrick Buchanan, pour son analyse limpide du danger de la multiculture, de l’immigration de masse et du manque de colonne vertébrale et de caractère de l’Occident libéral. ‘La colère et la fierté’ d’Oriana Falacci, pour son langage audacieux, clair et politiquement incorrect à l’adresse de l’islam.
4. Quel politicien flamand d’un autre parti appréciez-vous le plus ?
Louis Tobback (socialiste), adversaire virulent, grande gueule, provocateur,  et animal politique de race, cuistre arrogant, mais avec un bon cœur. Il me hait et c’est réciproque, mais je sais au moins à qui j’ai faire.
5. La semaine prochaine, c’est le tour de Mieke Vogels (écolo) : quelle question lui poseriez-vous ?
L’interdiction du voile, entre autres dans l’enseignement et la fonction publique, est la meilleure protection de la jeune musulmane contre la pression sociale qui la pousse à  porter le voile. Mieke Vogels, qui intervient précisément pour les droits et l’émancipation des femmes, défend le soi-disant droit des musulmanes de porter partout un voile. Pourquoi, car le voile chez la musulmane n’est-il pas comme l’étoile jaune l’a été chez les juifs : la justification d’une discrimination ?